Data

Date:
00-00-2003
Country:
Arbitral Award
Number:
11265
Court:
ICC International Court of Arbitration 11265
Parties:
Unknown

Keywords

SALES CONTRACT - BETWEEN A BERMUDIAN COMPANY AND A RWANDESE COMPANY - SILENT AS TO THE APPLICABLE LAW – CONTRACT WITH CONTACTS WITH A NUMBER OF JURISDICTIONS (BERMUDA, FRANCE, RWANDA, TANZANIA) NONE OF WHICH CLOSE ENOUGH TO JUSTIFY APPLICATION OF ANY OF THESE DOMESTIC LAWS – APPLICATION OF ANATIONAL PRINCIPLES AND RULES TO BE PREFERRED – PREFERENCE FOR THE UNIDROIT PRINCIPLES RATHER THAN TO VAGUE PRINCIPLES OF LEX MERCATORIA

INTERPRETATION OF CONTRACT – TO BE DECIDED ACCORDING TO CRITERIA LAID DOWN IN ARTICLE 4.1 – 4.3 OF THE UNIDROIT PRINCIPLES

Abstract

An international sales contract entered into between a company situated in the Bermudas and a company situated in Rwanda was silent as to the applicable law. but provided that any dispute should be settled by arbitration according to the ICC Rules of Arbitration. When a dispute arose, Claimant invoked the application of the CISG supplemented, if necessary by the UNIDROIT Principles; on its part, Defendant opposed the application of the CISG but not that of anational principles and rules and in this respect expressed a clear preference for the UNIDROIT Principles instead of the vague and loose principles of the so-called lex mercatoria.

The Arbitral Tribunal, after recalling that according to Article 1054(4) of the Dutch Code of Civil Procedure as well as according to Article 17 (2) of the ICC Rules of Arbitration absent an agreement between the parties as to the applicable law it should apply “the rules of law which it determines to be appropriate” and “in any case take into account the relevant trade usages”, decided to apply the UNIDROIT Principles. In so doing the Arbitral Tribunal first of all pointed out that the CISG was not applicable in the case at hand since the parties have not agreed on its application neither at the time of the conclusion of the contract nor at a later moment. At the same, however, the Arbitral Tribunal, after recalling that the company situated in the Bermudas used to act through an intermediary situated in Paris and that the goods had to be delivered in part in Rwanda and in part in Tanzania, found that the contract in question had no significantly close connection to any particular domestic law but equally strong (or loose) contacts with a number of jurisdictions and should therefore not be subjected to any particular domestic law but governed by anational principles and rules. As to the reasons why it decided to apply in particular the UNDROIT Principles, the Arbitral Tribunal stated that they were twofold: first, in the course of the arbitral proceedings the parties themselves seemed to agree on the application of the UNIDROIT Principles; second, the UNIDROIT Principles may be seen as “a codification of trade usages and an expression of the general principles of contract law”.

As to the merits of the case the Arbitral Tribunal, faced with a question of interpretation of the contract, decided it in accordance with the criteria laid down in Articles 4.1 – 4.3 of the UNIDROIT Principles.

Fulltext

“Le Tribunal note que le Contrat ne contient aucune disposition relative au droit applicable. Par ailleurs, en vertu de l’article 10 du Contrat, les Parties ont convenu que tout litige pouvant naître à l’occasion de l’interprétation ou de l’exécution des clauses du Contrat et non résolu à l’amiable sera tranché selon la procédure d’arbitrage de la CCI. Ce faisant, les Parties ont incorporé ledit règlement de la CCI dans leur contrat. Aux termes de l’article 17 du règlement d’arbitrage de la CCI, ‘à défaut de choix par les Parties des règles de droit applicables, l’arbitre appliquera les règles de droit qu’il juge appropriées’ et ‘dans tous les cas, le Tribunal tient compte des dispositions du contrat et des usages du commerce pertinents’. Le Tribunal constate par ailleurs qu’en vertu de l’article 1054(4) du Code de procédure civile néerlandais, en l’absence d’élection de droit par les parties, le tribunal arbitral doit rendre sa sentence en conformité avec les règles de droit qu’il considère appropriées, et que dans tous les cas, le Tribunal arbitral doit tenir compte des usages du commerce applicables.
Le Tribunal constate également que le Contrat pour déterminer le moment du transfert des risques renvoie aux Incoterms (FCA, article 4), ce qui traduit également la volonté des Parties de voir leur relation gouvernée par les usages reconnus du commerce international.
Le Tribunal estime par ailleurs que les caractéristiques du présent litige rendent inadéquate l’application en l’espèce d’un droit national. Le litige présente en effet des facteurs de rattachement avec divers pays, l’une des parties ayant son siège aux Bermudes mais ayant agi principalement par l’intermédiaire de son établissement à Paris, l’autre Partie ayant lors de la conclusion et de l’exécution du Contrat son établissement au Rwanda, et le lieu de livraison des produits étant en Tanzanie, certaines livraisons ayant néanmoins été effectuées au Rwanda.
Le Tribunal constate que le Demandeur n’est pas opposé à l’application d’un corps de règles de droit non étatiques. Quant à la Défenderesse, elle n’est pas opposée à l’application de principes du droit du commerce international, pour autant cependant que ces principes ne soient pas la lex mercatoria, ou tous autres principes flous et hétéroclites. Le Tribunal note également une certaine concordance des Parties quant à la possibilité d’appliquer les Principes UNIDROIT, la Défenderesse proposant clairement de s’y référer et le demandeur n’étant pas opposé à leur application en tant que principes généraux du droit des contrats.
Le Tribunal conclut des considérations susmentionnées qu’il est autorisé à se fonder sur les Principes UNIDROIT relatifs aux contrats du commerce international, en tant qu’ils constituent une codification des usages commerciaux et expriment des principes généraux du droit des contrats.
Le Tribunal estime en revanche que l’application de la convention de Vienne n’est pas appropriée en l’espèce, les Parties n’ayant pas opté pour son application lors de la conclusion du contrat, et ne s’étant pas par la suite entendues sur son application”.

[...]

“S’agissant de l’interprétation des dispositions du Contrat, il appartient au tribunal de déterminer l’intention commune des Parties. Ce faisant, le Tribunal prendra en considération toutes les circonstances qu’il estime pertinentes, notamment le langage des dispositions concernées, les négociations préliminaires entre les Parties, le comportement des Parties postérieur à la conclusion du Contrat et la nature et le but du Contrat. V. Principes UNIDROIT Articles 4.1 et 4.3.”

[...]}}

Source

E. Jolivet, L'harmonisation du droit OHADA des contrats: l'influence des Principes d'UNIDROIT en matière de pratique contractuelle et d'arbitrage, in Unifrom Law Review, p. 127 et seq. (p.134 fn 21)}}